Nelly CLOAREC pour OUEST FRANCE
En commençant chaque journée par une séance de massage en classe, l’école Diwan Kemper favorise les conditions d’apprentissage. Zenitude assurée.
Dans toutes les classes de l’école Diwan Kerfeunteun à Quimper (Finistère), on entend, chaque matin, un dialogue peu commun en milieu scolaire. « Est-ce que je peux te masser ? », demande Pierre à Gaétan (prénoms d’emprunt). « Et moi je pourrais le faire après ? », lui répond son partenaire.
Depuis que tous les enfants de maternelle et de primaire ont été initiés par Polly Childerhouse, le massage en binôme est devenu un rituel. Et les enfants le réclament si, par hasard, la maîtresse ou le maître l’oubliait. « En commençant la journée par cette relaxation, nous constatons qu’il y a moins d’absence et que les enfants arrivent à l’heure pour ne pas manquer la séance », constate Gaëlle Menez, la directrice de l’école.
Chaque enfant est à son tour receveur (assis) puis donneur (debout derrière le receveur). Le donneur effectue sur son partenaire un certain nombre de mouvements : ronds sur le dos avec les paumes de main, pressions des avant-bras entre la nuque et l’épaule… « Ces mouvements correspondent à 15 images que nous avons choisies ensemble (lunette, petit lapin, papillons, ours, cheval, toboggan, neige, patinoire…) Avec les petits (2-4 ans) on en choisit 5 par séance. Les grands, eux, peuvent enchaîner les 15. À chaque fois, l’enchaînement se fait sous la forme d’une histoire. C’est ce qu’on appelle la routine », explique Polly Childerhouse, instructrice du programme de massage entre enfants et fondatrice de l’association quimpéroise Kangaroo, créée par des parents bilingues pour promouvoir le développement des capacités de communication et d’expression sous différentes formes.
La routine, pratiquée régulièrement à raison de 15 à 20 minutes (pour un échange par binôme), apporte calme, détente et concentration. Tensions et stress peuvent être évacués et la transition maison-école facilitée.
Les enfants apprennent à être à l’écoute de l’autre de façon non verbale, nommer leurs besoins et à prendre en compte ceux des autres, réalisent que chacun est différent dans sa façon d’entrer en contact et de le ressentir.
« Ils apprennent aussi à dire leurs émotions et que leur corps n’a pas à être touché sans leur accord, ni d’une façon qui ne leur convient pas », ajoute Gaëlle Menez. Une démarche qui a fait l’objet d’un Projet éducatif local (Pel) soutenu par la Ville de Quimper et qui, en plus de permettre aux enfants de mieux comprendre et mieux apprendre, « a amené dans l’école plus de respect des élèves dans les classes, moins de violence dans les cours de récréation et une amélioration du comportement des enfants les plus agressifs », constate l’équipe pédagogique. « Ce sont d’ailleurs eux qui en ont tiré le plus de bénéfice », ajoute Gaëlle Menez.
